Le Contexte : David contre Goliath ?
Avant le premier gong, les bookmakers et de nombreux observateurs donnaient le favori Rey Vargas (37-2, 22 KO). Le Mexicain de 33 ans, ancien champion super-coqs et champion WBC des poids plumes en titre, représentait l'expérience, la longueur démesurée (1,80m pour la catégorie) et une technique de boxe éprouvée au plus haut niveau. Sa défaite controversée contre O'Shaquie Foster pour un titre dans une catégorie supérieure ne semblait pas entamer son statut dans la division.
Face à lui, Nick Ball (20-0, 11 KO), le bouillant Liverpudlien de 27 ans. L'outsider. Le "pitbull" dont on vantait l'agressivité, le pressing constant et le cœur, mais dont on questionnait la capacité à toucher un champion aussi longiligne et esquivant. Son parcours sans faute et sa victoire convaincante contre Isaac Dogboe lui avaient ouvert cette porte. Beaucoup voyaient en lui un challenger courageux, mais trop limité techniquement pour détrôner un champion de la trempe de Vargas.
Le scénario semblait tout écrit : Vargas allait garder la distance, utiliser son jab de 1,80m d'envergure, accumuler les rounds, et peut-être même user le petit Anglais au fil des reprises.
Le Combat : La Tempête Nommée Nick Ball
Dès la première reprise, Nick Ball a balayé le scénario préétabli. Il a appliqué son plan à la perfection : un pressing haut, constant et intelligent. Il n'a pas couru bêtement dans les coups, mais a avancé en se baissant, en pivotant, et en rentrant dans la distance de l'intérieur, neutralisant l'avantage de portée de Vargas.
Rounds après rounds, Ball a martelé le corps de Vargas. Ses crochets du gauche au foie étaient un refrain destructeur. Vargas, surpris par l'intensité et l'ingéniosité de la pression, a tenté de boxer en retrait, mais son jab, si efficace habituellement, était constamment perturbé par les mouvements de tête et l'avancée de Ball.
Le tournant s'est produit au 6e round. Ball a commencé à trouver la tête de Vargas plus régulièrement. Un crochet du gauche a sérieusement fait vaciller le champion, qui a passé les dernières secondes du round en grande difficulté, accroché et sonné.
L'épilogue était inéluctable. Au 7e round, Nick Ball a porté l'estocade. Une combinaison parfaite, terminée par un crochet du gauche qui a envoyé Rey Vargas lourdement au tapis. L'arbitre n'a même pas besoin de compter. Le combat est terminé. Le KO est net, violent, et mérité.
Le nouvel ambassadeur des poids plumes WBC est Nick Ball. L'outsider est devenu champion du monde.